Je vous propose aujourd’hui une petite promenade dans la ville de Reims (51), en compagnie de deux de mes ancêtres, Marie Augustine et Jean Pierre CHELIFOUR.
L’enfance de Marie Augustine CHELIFOUR à Reims
Marie Augustine CHELIFOUR naît le 24 juin 1787 à Reims, paroisse Saint Julien. Ses parents sont Charles CHELIFOUR, tisseur, et Marie Poncette GRELON.
Marie Augustine est la septième et dernière de la fratrie, mais elle n’a pas connu ses cinq frères et sœurs aînés, morts en bas âge. Seul son frère Jacques né en 1783 a (peut-être) vécu ; je n’ai en tout cas pas retrouvé son acte de décès.
Sa mère Marie Poncette GRELON décède le 18 décembre 1793 à l’Hôtel-Dieu de Reims alors qu’Augustine n’a que 6 ans ; ils habitent alors paroisse Saint Rémy.
Son père Charles CHELIFOUR, veuf, épouse en secondes noces Jeanne Elisabeth SAVART, veuve GAILLOT, le 14 messidor an II à Reims. Deux enfants naîtront de cette union : Joseph Edmond (1795-1795), né rue Saint Julien, et Julie Perrine (1797-1834), née rue Normandie.
Charles CHELIFOUR est tisseur ; il ne sait pas signer. En l’an X, il est recensé au 5 rue Chanteraine à Reims. Marie Augustine ne semble pas habiter avec son père : âgée de 14 ans, elle travaille sans doute déjà…
Charles serait décédé le 18 mars 1817 à Bétheniville (51). Cette information provient des tables décennales, le registre correspondant étant malheureusement manquant sur le site des AD51. Sa veuve Jeanne Elisabeth SAVART serait décédée mendiante le 14 avril 1838 à Bussy-le-Château (51) à l’âge de 74 ans.
Le court mariage de Marie Augustine avec René ROYER
Marie Augustine CHELIFOUR accouche d’un petit garçon le 18 août 1810, prénommé Jean Louis (1810-1813). Elle est alors âgée de 23 ans. Elle se marie quelques semaines plus tard, le 3 septembre 1810, avec le père, René ROYER, cardeur né le 24 octobre 1779 à Boult-sur-Suippe (51).
Ils s’installent rue du Cerf, où ils auront trois autres enfants : des jumelles nées sans vie en 1811, et Charles Augustin (1813).
René ROYER décède le 5 janvier 1813 à Reims à l’âge de 33 ans, après seulement deux ans de mariage.
Trois enfants hors mariage
Marie Augustine CHELIFOUR exerce le métier d’ouvrière en laine, couturière et lingère. Elle ne sait pas signer. Entre 1817 et 1841, elle résidera rue Tour du Puits (aux n°8, 9, 7, 10 et 2).
Elle aura par la suite trois enfants hors mariage, qui porteront le nom de CHELIFOUR : Jean Pierre (1820-1882), une petite fille née sans vie en 1821 et Louise Césarine (1827-1831). J’ignore tout à fait qui en est le père, et si c’est le même pour les trois enfants. Les témoins sont à chaque fois différents, ne me laissant aucune piste exploitable.
Mon ancêtre Jean Pierre CHELIFOUR naît ainsi le 4 octobre 1820. Marie Augustine le reconnaîtra le 3 mai 1839, quelques jours avant son mariage.
Le mariage de Jean Pierre CHELIFOUR avec Jeanne Rose LAMBERT
Jean Pierre CHELIFOUR épouse Jeanne Rose LAMBERT le 6 mai 1839 à Reims. Celle-ci y est née le 23 mai 1822, de Nicolas Joseph LAMBERT et Marie Jeanne BLONDEL.
Ils auront ensemble quatorze enfants, à commencer par Jacques Adolphe (1840-1891) qui naît au 6 rue Chantéraine peu après leur mariage.
Fusilier au 9e Régiment d’Infanterie de Ligne
Jean Pierre CHELIFOUR s’est marié à l’âge de 18 ans, sans avoir encore accompli ses obligations militaires. Il est bientôt appelé pour servir en tant que fusilier au 9e régiment d’infanterie de ligne.
Son épouse le suit au gré des mouvements de son régiment : à ce titre, un de leurs enfants, Alfred (1842), naît au grand quartier à Thionville (57) et deux autres, Adelina (1843-1847) et Alphonse Adolphe (1844), naissent à la caserne d’infanterie de Belfort (90).
De retour à Reims, et une médaille !
A la fin de son service militaire, Jean Pierre CHELIFOUR revient à Reims avec sa famille, où il exercera le métier de tisseur.
C’est là que naîtront leurs dix derniers enfants : Adélaïde Perrette (1845-1846) au 17 rue Saint-Jean Césarée ; Jeanne Adeline (1847), Jean Baptiste Prosper (1848-1849) et Rémi Clovis (1850-1850) au 12 rue Saint Nicaise ; des jumelles Lucie Héloïse (1852-1852) et Jeanne Léonie (1852-1852), Augustine Adélaïde (1854-1892) et Jean Louis (1855-1855) au 11 et 8 rue Anot ; Louise Irma (1858-1858) au 42 rue du Ruisselet ; et enfin Jean Baptiste Pierre (1859-1860) au 1 rue des Cloîtres.
Jean Pierre aurait-il obtenu une médaille ? C’est ce que laisse penser un article du journal « Le Siècle » daté du 23 novembre 1849, même s’il est difficile d’avoir la certitude que c’est bien lui :
L’exposition publique des produits de l’industrie française dont il est question a eu lieu à Paris, dans le grand carré des jeux aux Champs-Elysées, du 1er juin au 31 juillet 1849. Elle aurait réuni entre 4500 et 5500 exposants selon les sources. Mais Jean Pierre CHELIFOUR (s’il s’agit bien de lui) n’a pas exposé : il a été récompensé sur dossier, comme on l’apprend dans le rapport du jury central.
Le remariage de Jean Pierre avec Anne Perrette HUMBERT
Jeanne Rose LAMBERT décède le 26 novembre 1860 à Reims, à l’âge de 38 ans, après treize grossesses et quatorze enfants, dont neuf au moins sont décédés en bas âge.
Trois mois plus tard, le 25 février 1861, Jean Pierre CHELIFOUR, âgé de 40 ans, épouse en secondes noces Anne Perrette HUMBERT, qui à l’âge de 39 ans est déjà deux fois veuve.
Tandis que Jean Pierre habite au 1 rue des Cloîtres, sa mère Marie Augustine, qui est présente au mariage, réside au n°4 de la même rue. Par la suite, on retrouvera le couple au 2 et 2bis rue Sainte Balsamie en 1864-1866.
Marie Augustine à l’Hôpital Général
Mais revenons quelques instants à Marie Augustine CHELIFOUR. Elle passera au moins les douze dernières années de sa vie à l’Hôpital Général de Reims, situé au 2 place Saint-Maurice !
On l’y retrouve dès le recensement de 1866, alors qu’elle est âgée de 79 ans. Lors du recensement de 1872 elle est dite « aveugle ».
Elle y décédera le 12 février 1878 à l’âge de 90 ans.
Les dernières années de Jean Pierre
On peut suivre les dernières années de Jean Pierre CHELIFOUR à travers les recensements, mais aussi parce qu’il est cité dans différents événements concernant sa fille, dont je vous ai déjà parlé dans un précédent article : Rémi Alexandre ROY et Jeanne Adeline CHELIFOUR : un ménage à trois ?
On le retrouve ainsi au 122-124 rue du Barbâtre en 1872, au 9 rue des Pistolets en 1872-1876, au 21 rue Saint Bernard en 1876 et au 4 place Saint Nicaise en 1881-1882.
Il décédera finalement le 14 septembre 1882, quatre ans seulement après sa mère, aux hospices de Reims, place de l’Hôtel-Dieu, à l’âge de 61 ans.
Anne Perrette HUMBERT décédera dix ans plus tard, le 25 janvier 1893, à l’âge de 71 ans.
Là encore belle synthèse, recensement ancien que celui de 1817 !
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Et encore plus ancien que celui de l’an X ! Merci 😃
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Intéressante lecture comme toujours ! J’ai une médaille de comice agricole au nom de mon AAGP. Merci pour ce récit qui donne des idées pour une future rédaction.
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Merci Béatrice pour les fidèles lectures et pour ce commentaire ! Hâte de lire ce futur billet alors !
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