V comme Vieille maison

Lors de l’établissement du cadastre en 1839, la maison que l’on appelle aujourd’hui la Vieille Maison (parcelle G8-104, qui correspond à une partie de la parcelle AD58) était la propriété de Léonard GRAILLOT, au même titre que « le fournier » (lettre F) qu’il a lui-même fait bâtir (parcelle G8-105).

La vieille maison – Collection personnelle

Léonard GRAILLOT

Léonard GRAILLOT est né le 31 mars 1776 à Marigny. C’est un des fils de mes ancêtres Léonard GRAILLOT et Anne PETITIMBERT. Léonard a épousé en premières noces Jeanne COLAS le 22 janvier 1795 à Mhère, cette dernière étant née en 1777 à l’Haut de la Chaux. Léonard et Jeanne vont avoir cinq enfants à ma connaissance :

  • Dominique, née en 1800 et décédée en 1806 à l’âge de 6 ans ;
  • Marie, née en 1803, qui a épousé André BARJOT en 1828 avec qui elle s’est installée dans la maison COLAS à Marigny (lettre N) ;
  • Léonard, né en 1806, qui a épousé Marie-Louise PINGLIN en 1836 avec qui il est allé s’installer à l’Huis Seuillot ;
  • Marguerite, née en 1810, qui a épousé Pierre THEUREAU en1832 avec qui elle s’est installée dans la maison de la Jeanne à Marigny (lettre J) ;
  • Noël, né en 1812, qui a épousé Marie Louise MENY en 1852 avec qui il s’est installé dans le fournier à Marigny (lettre F).

Jeanne COLAS est décédée le 6 septembre 1813 à l’âge de 36 ans. La maison passe alors en indivis entre Léonard GRAILLOT pour moitié, et ses quatre enfants pour l’autre moitié.

Veuf, Léonard GRAILLOT se remarie le 18 juillet 1814 à Montreuillon avec Françoise BILLARDON, née en 1784 à Blismes et demeurant alors à Mhère. Le couple va avoir deux filles :

  • Marie Jeanne, née en 1815, qui épouse Pierre BOURDIAUX en 1839 : ce sont eux qui vont s’installer dans la Vieille Maison ;
  • Françoise, née en 1819, qui épouse Charles FEBVRE en 1840, avec qui elle s’installera à Lormes.

Le 18 mars 1838, devant Me CAHOUET notaire à Montreuillon, les trois enfants aînés de Léonard GRAILLOT (Marie, Léonard et Marguerite) vendent la part leur revenant dans la succession de leur mère à leurs deux demi-sœurs Marie-Jeanne et Françoise dite Marie la jeune, moyennant la somme de 160F. La maison appartient alors pour moitié à Léonard père, un huitième à Noël GRAILLOT et trois-huitèmes aux deux filles du second mariage. Le bien est ainsi décrit :

« Une maison consistant en une seule chambre a chaufoir et grenier dessus, avec une grange, une écurie et cour, le tout se joignant, lesquels batiments et cour tiennent du levant aux batiments, cour et ouche d’Antoine Graillot, du midy et du couchant au grand chemin qui conduit de Marigny à Lormes et encore du midy au jardin dudit Leonard Graillot pere et du nord au jardin de Leonard Chappuis.« 

Françoise dite Marie GRAILLOT, épouse FEBVRE, la plus jeune des filles, décède le 18 janvier 1842 à Marigny à l’âge de 22 ans, après avoir mis au monde une petite fille, Marie, en 1841. Cette dernière épousera Claude COURSIER en 1862 à Montreuillon.

Le 26 janvier 1849, Léonard GRAILLOT et Françoise BILLARDON procèdent au partage anticipé de leurs biens entre les cinq enfants vivants et leur petite-fille Marie FEBVRE. Ils cèdent, entre autres parcelles de terres, prés et bois :

« La moitié d’une maison consistant en une seule chambre à feu avec grenier dessus, et en outre d’une écurie, d’une grange et d’une cour, le tout se tenant, et indivis pour trois huitièmes avec les mariés Bourdiaux et la mineure Febvre, pour un huitième avec Noël Graillot borné à l’est par les batimens, cour et ouche d’Antoine Graillot, au sud et à l’ouest par le chemin de Marigny à Lormes, au sud encore par la cour de la chambre ci-après, au nord par le jardin de Léonard Chappuis« 

Marie FEBVRE et Marguerite GRAILLOT en obtiennent chacune un quart ; Marie Jeanne GRAILLOT obtient la moitié de l’écurie à prendre du côté de la maison ; et Léonard GRAILLOT obtient la moitié de la grange à prendre du côté de l’écurie, qu’il revendra le 24 juin 1849 à Charles FEBVRE.

Léonard GRAILLOT père décède le 10 novembre 1850 à Marigny à l’âge de 74 ans ; Françoise BILLARDON s’éteint quant à elle le 10 juin 1864 à l’âge de 80 ans.

Pierre BOURDIAUX

C’est Marie Jeanne GRAILLOT, la fille du second mariage de Léonard, qui va s’installer dans la maison. Son mari Pierre BOURDIAUX, qu’elle a épousé en 1839, est né à Linières en 1815. Il est arrivé à Marigny en 1838 avec sa mère et son beau-père qui sont cette année-là devenus fermiers des THOMAS dans la maison PANNETIER (lettre K).

Le couple va avoir deux enfants : Charles en 1841, qui décède en 1847 quelques jours avant ses 6 ans, et Claudine en 1848.

Pierre BOURDIAUX et son épouse vont alors racheter petit à petit les parts des autres :

  • Les 24 et 25 juin 1862, Charles FEBVRE lui vend « la moitié d’une grange et de la cour pardevant le tout situé à Marigny commune dudit Montreuillonet indivis pour l’autre moitié avec Marie Jeanne Graillot femme de l’acquéreur lesquelles grange et cour tiennent du levant à l’écurie d’Etienne Petitimbert, du midi à sa cour et à son ouche, du couchant au chemin public, du nord au jardin de Léonard Chapuis« 
  • Le même jour, Marie FEBVRE et son époux Claude COURSIER vendent « tous les droits pouvant appartenir à la dite Marie Febvre dans une maison située à Marigny commune dudit Montreuillon et dans l’aisance pardevant le tout indivis pour le surplus avec Noel Graillot et autres lesquels objets tiennent du levant au jardin d’Etienne Petitimbert et au chemin public, du midi au chemin de Marigny à Lormes, du couchant à la maison de Noel Graillot, du nord à un chemin de desserte« 
  • Le 8 novembre 1863, il rachète la part qui était échue à Marguerite GRAILLOT et Pierre THEUREAU, correspondant à un quart de la maison : « tous les droits appartenant à la dite Marguerite Graillot dans une maison située à Marigny commune du dit Montreuillon et dans l’aisance pardevant« .

Fin 1863, on se retrouve donc dans une situation où :

  • le fournier appartient pour 3/4 à Noël GRAILLOT et 1/4 au couple BOURDIAUX (voir lettre F) ;
  • la vieille maison, la grange et l’écurie appartiennent pour 7/8 au couple BOURDIAUX et pour 1/8 à Noël GRAILLOT.

Le 4 février 1864, Noël GRAILLOT et les BOURDIAUX procèdent enfin au partage des immeubles qui leur appartiennent en indivision. Le couple BOURDIAUX devient alors unique propriétaire de la vielle maison et des bâtiments attenants.

Charles BACHELIN

La petite Claudine va épouser un dénommé Charles BACHELIN en 1869 à Montreuillon. Charles est né à Tachely, commune de Gâcogne, en 1846. Son beau-père, Pierre BOURDIAUX, décède peu après, le 22 avril 1870 à l’âge de 54 ans.

Charles BACHELIN devient ainsi chef de ménage moins d’un an après son mariage et son arrivée à Marigny. Lui et Claudine BOURDIAUX vont avoir deux enfants : Marie, née en 1870, et Jean-Marie, né en 1876.

Ainsi lors du recensement de 1876, on retrouve dans la maison Charles BACHELIN, son épouse Claudine BOURDIAUX, leurs enfants Marie et Jean-Marie, et sa belle-mère Marie GRAILLOT. La composition du foyer est toujours identique en 1881.

La belle-mère, Marie Jeanne GRAILLOT, décède le 20 octobre 1883 à Marigny à l’âge de 68 ans. Sa fille Claudine et son gendre Charles BACHELIN deviennent alors propriétaires de la maison.

Lors du recensement suivant en 1886, en plus de Charles, son épouse et ses deux enfants, on retrouve dans la maison une élève de l’hospice nommée Julie RESSAT. Elle est toujours présente dans la famille en 1891.

La fille aînée du couple, Marie BACHELIN, épouse Charles GRAILLOT le 17 novembre 1891 à Montreuillon. Charles est né à Oussy en 1865, et c’est là que le couple va aller s’installer.

Lors du recensement de 1896, on retrouve donc Charles BACHELIN, son épouse Claudine BOURDIAUX, leur fils Jean-Marie, ainsi que leur petite-fille Jeanne GRAILLOT, née en 1893 à Oussy, qui leur a été confiée temporairement.

Jean-Marie BACHELIN fait partie de la classe 1896 (matricule 2074 à Nevers). Il est dit sabotier sur sa fiche matricule. Il est incorporé au 16e Régiment d’Artillerie fin 1897 et est envoyé en disponibilité en septembre 1900 après avoir obtenu le certificat de bonne conduite.

Fiche matricule de Jean-Marie BACHELIN – AD58

En 1901, seuls Charles BACHELIN, son épouse Claudine BOURDIAUX et leur fils Jean-Marie occupent la vieille maison.

Jean-Marie se marie peu après avec Jeanne PETITIMBERT, en 1901 à Mhère. Jeanne est originaire de la Croix-Milan et n’est autre que la nièce de mon ancêtre Etienne BROT. Jean-Marie ira s’installer à la Croix-Milan avec son épouse.

Charles BACHELIN et Claudine BOURDIAUX hébergent à nouveau leur petite-fille Jeanne GRAILLOT lors du recensement de 1906.

Le couple procède à une donation-partage le 23 décembre 1906 : leur fille aînée Marie et son époux Charles GRAILLOT deviennent propriétaires de la maison. Mais les parents continuent d’y habiter.

Ainsi le couple constitué par Charles BACHELIN et Claudine BOURDIAUX continue de vivre seul dans la maison lors des recensements de 1911, 1921 et 1926.

Claudine BOURDIAUX décède le 10 octobre 1926 à l’âge de 78 ans. Charles BACHELIN va sans doute finir ses jours chez sa fille à Oussy, il décède le 11 mars 1932 à Montreuillon à l’âge de 85 ans.

Emile BOURDOT

Suite au départ de la famille BACHELIN, c’est la famille BOURDOT qui s’installe en location dans la vieille maison : Emile BOURDOT et Marie DUSSAULE, qui habitaient précédemment chez les parents de Marie (maison de Bernadette – lettre O), y emménagent avec leurs deux enfants Maurice, né en 1927, et Robert, né en 1929.

Ainsi lors du recensement de 1931, on retrouve Emile BOURDOT, son épouse Marie DUSSAULE, leurs enfants Robert et Maurice, ainsi que son beau-frère Louis DUSSAULE qui les a suivis.

En 1936, Emile et Marie BOURDOT vivent seuls avec leurs deux enfants.

Par la suite, les BOURDOT quitteront Marigny pour s’installer à Enfert.

Sans doute suite à une donation-partage, Charles GRAILLOT et Marie BACHELIN transmettent la maison à leur fille Pauline et son époux Pierre MAUCOURANT (lettre C). Ces derniers la revendent aussitôt à mes grands-parents Christophe GOMES et Lucile BROT, qui en font l’acquisition le 21 avril 1947 en même temps que du fournier. La vieille maison ne sera plus habitée mais servira de stockage et de cuisine d’été.

13 réflexions sur “V comme Vieille maison

  1. Je me demande toujours comment étaient les relations avec les autres parties concernées lorsque l’on est propriétaire d’un quart de maison ou d’une demie grange. J’ai aussi croisé bcp de « découpes » comme ça dans ma récolte d’actes.

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