Youpi ! Aujourd’hui pour l’avant-dernière lettre de l’alphabet, je vous parle de la maison où j’ai grandi :
Lors de l’établissement du cadastre en 1839, la maison appartenait à Antoine THOMAS, tout comme la maison PANNETIER voisine (lettre K), qui était louée à des fermiers.
La famille THOMAS
Léonard THOMAS et Marie PESLE se sont mariés le 27 août 1754 à Montreuillon. A leur décès, ce sont leurs deux fils qui héritent de leur biens : Philippe, né en 1758, époux de Marie DROUIN, et Antoine, né en 1761, époux de Françoise DROUIN. Philippe et son épouse se sont installés à Domont, d’où sont originaires les sœurs DROUIN, tandis qu’Antoine et son épouse s’installent à Marigny. Le 16 mars 1818, devant Me SAUTEREAU notaire à Mouron, les deux couples procèdent à un échange : Antoine et Françoise cèdent tous les biens situés à Domont hérités des DROUIN, en échange des biens de Philippe situés à Marigny hérités des THOMAS « consistant en portions de batimens prez terre et bois« , qui étaient jusque là indivis entre les deux frères. Antoine devient ainsi le seul propriétaire des biens situés à Marigny.
Antoine THOMAS et Françoise DROUIN auront deux enfants : Marie née en 1789 et Léonard né en 1792.
Léonard THOMAS va épouser Marie PELLETIER le 22 avril 1813 à Vauclaix, avec qui il aura cinq enfants. Les trois premiers naissent à Marigny : Antoine en 1814, Jean en 1817 et Jeanne Lazarine en 1819. La famille quitte alors Marigny pour Vauclaix où naîtront Philippe en 1824 et Jean Alexandre en 1828.
Le grand-père, Antoine THOMAS, vit quant à lui encore à Marigny dans la maison. Il y décède le 31 janvier 1842 à l’âge de 81 ans. La déclaration de mutation datée du 26 juillet 1842 décrit « un corps de bien situé commune de Montreuillon & Mhère, consistant en bâtiments d’habitation et d’exploitation, cour, jardin, ouches, prés, terres affermé suivant bail reçu Me Cahouet, notaire à Montreuillon, le 6 mai 1838, moyennant la moitié des fruits » indivis entre lui et son fils Léonard, qui en devient alors l’unique propriétaire.
Dans un bail passé le 30 juillet 1843 entre Léonard THOMAS et Jacques TOURNOIS pour la ferme PANNETIER (lettre K), la maison (qui est exclue du bail comme étant réservée par les propriétaires) est désignée comme « la maison dite du domaine avec la grange et l’écurie y attenant et deux petits jardins qui en dépendent.«
La maison doit être dans un piètre état car les THOMAS en font construire une nouvelle en 1849.
Je ne suis pas certaine que la maison ait été occupée durablement par la suite, ou bien ponctuellement par des locataires.
Les parents THOMAS font un partage anticipé entre leurs quatre enfants (Antoine, Jean, Jeanne dite Lazarine et Philippe) au début des années 1850 devant Me TARDY, notaire à Lormes. Léonard THOMAS décède le 28 décembre 1868 à Vauclaix ; son épouse Marie PELLETIER le suit le 18 juillet 1880.
C’est Antoine THOMAS époux de Léonard BOUSSARD, puis leur fils et unique héritier Andoche THOMAS, qui deviennent propriétaire de la maison. Andoche est marié à Pierrette Léontine ROUMIER. Je ne pense pas qu’il soit jamais revenu vivre à Marigny par la suite.
Ventes aux enchères
L’Echo du Morvan du 18 février 1893 (p.202-203/598) nous apprend que la maison et les bâtiments en dépendant seront vendus aux enchères publiques par suite de saisie immobilière. L’adjudication aura lieu le vendredi 17 mars 1893 à midi, à l’audience des criées du Tribunal civil de première instance de Clamecy. Cette saisie fait suite aux requêtes de François GUILLIER, ancien négociant, propriétaire à Lormes, contre Andoche THOMAS et son épouse Pierrette Léontine ROUMIER, propriétaires à Vauclaix.
Ce sont Charles Isidore PIAT et son épouse Estelle GROSSIN, demeurant à Maraye-en-Othe (10), qui font acquisition de la maison à l’issue du jugement d’adjudication rendu par le tribunal civil de Clamecy le 17 mars 1893.
La veuve PIAT procède à son tour à l’adjudication des immeubles un an plus tard, le 18 mars 1894 en l’étude de Me LEFEBVRE à Montreuillon :
« 1° Une maison d’habitation couverte en ardoises, comprenant une pièce, grenier dessus, cave dessous, tenant du levant du couchant et du nord à des chemins et du midi aux grange et écurie ci-après
2° un bâtiment couvert en ardoises, comprenant une grange, une écurie avec grenier à fourrage dessus tenant du levant à un chemin et Guillaume, du midi à Guillaume, du couchant et du nord à un chemin
3° et une parcelle de terre aujourd’hui en jardin, contenant environ cinq ares, tenant du levant Petitimbert, du midi et du couchant à Colas et du nord Perrier.«
Le notaire lance la vente aux enchères : « La maison, le bâtiment et la parcelle de terre ou jardin formant l’article premier de la désignation ayant été mis en vente, diverses enchères ont été portées dont la dernière par Mr Thomas ci-après nommé a élevé le prix à dix huit cent quinze francs. Deux bougies successivement allumées sur cette enchère se sont éteintes sans qu’il en ait été porté d’autres, en conséquence ces immeubles ont été adjugés à Mr Jean Thomas, propriétaire demeurant à Vauclaix, ici présent et acceptant«
Jean THOMAS est le frère d’Antoine et l’oncle d’Andoche ; né en 1817 à Marigny, il a épousé Louise LEPIOT en 1847 à Mhère. Il a aussi hérité de la maison voisine PANNETIER (lettre K) peu auparavant, en 1892 (à moins qu’il ne l’ait rachetée). Lui non plus ne viendra pas vivre à Marigny par la suite.
La maison change à nouveau de propriétaire le 13 novembre 1899 (tout comme la maison PANNETIER à nouveau) : Jean THOMAS fait donation de ses immeubles à Reine Adélaïde THOMAS, épouse de Louis LEVEILLE, boucher à Corbigny, sous réserve d’usufruit. L’acte est passé devant Me RENAULT notaire à Lormes. Reine Adélaïde THOMAS est la fille d’Andoche THOMAS (et donc la petite nièce de Jean si vous avez suivi). Elle est née à Neuffontaines en 1884 et y a épousé Louis LEVEILLE en 1905. Le donateur et usufruitier, Jean THOMAS, décède en 1905.
Louis LEVEILLE et son épouse vont revendre la maison quelques années plus tard : elle devient la propriété de Jean PANNETIER vers 1906, qui l’achète en même temps que la maison voisine qu’il occupait déjà en location.
Jean PANNETIER
Jean PANNETIER, qui occupe la maison voisine (lettre K) avec son épouse Françoise BRANCHEREAU et ses deux enfants Marie et Gilbert, devient donc propriétaire de la maison vers 1906. Elle restera inoccupée quelque temps encore.
Lorsque Gilbert se met en ménage avec Léontine BREZ, qu’il épouse en 1922 à Mhère, celui-ci s’installe dans la maison familiale. Ses parents viennent alors s’installer dans la maison GOMES.
Ainsi lors du recensement de 1926, la maison est occupée par Jean PANNETIER, son épouse Françoise BRANCHEREAU et un nourrisson Henri GENESTE.
La maison revient à leur fille Marie PANNETIER, épouse d’Etienne PETITIMBERT, le 2 mai 1928 suite à une donation-partage. Ce sont cependant Jean PANNETIER et Françoise BRANCHEREAU qui continuent d’y vivre. Ils y habitent seuls en 1931 et 1936.
Jean PANNETIER décède entre 1936 et 1946. Sa veuve Françoise BRANCHEREAU retourne alors chez son fils Gilbert pour finir ses vieux jours (on l’y retrouve lors du recensement de 1946), laissant à nouveau la maison inoccupée.
Les GOMES
Marie PANNETIER et Etienne PETITIMBERT revendront la maison le 30 novembre 1950 à mes grands-parents Christophe GOMES et Lucile BROT.
La maison sera louée l’été à des vacanciers. On citera notamment les PERRINE qui viendront y passer des vacances (ils achèteront par la suite la maison PERRINE – lettre R).
Mes parents s’y sont installés après leur mariage en 1982. C’est là que mon frère et moi avons grandi et nos parents y habitent toujours.
Ça doit être émouvant de parler de sa maison d’enfance !
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Oui, d’autant que maman me demandait depuis longtemps de faire l’histoire de sa maison 🤗
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Une bien belle histoire, et un joli cadeau du coup.
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Merci ! Oui j’espère 😊
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C’est formidable de pouvoir retracer l’histoire de sa maison d’enfance, en remontant si loin surtout. Quand j’y pense aucune des miennes n’est aussi ancienne !
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Oui c’est une vieille maison qui a déjà vécu bien des aventures !
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J’adore ces jolies petites maison où l’on sent que l’accueil y est chaleureux. Merci Christelle.
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Un vrai moulin comme dirait ma mère ! 😅
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C’est une grande chance et sans doute un vrai bonheur que la maison où on a grandi soit toujours dans la famille
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Elle n’est dans la famille que depuis 1950, mais c’est déjà pas mal !
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Une bien jolie maison qui a su se faire attendre dans ce challenge 😉 et cela paraît normal qu’elle clôture pratiquement celui-ci 😊
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Ce n’était pas forcément volontaire, j’ai surtout fait ce que j’ai pu avec l’alphabet 🤣
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Mais qu’elle est jolie cette petite maison 🤗 ça va faire du monde si les lecteurs de ton super challenge passent lui faire un p’tit coucou 😊
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Si vous passez par là un jour il faut faire signe en tout cas 😜
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Bravo pour cet article sur la maison de ton enfance. Et en plus elle est toute jolie!
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Merci ! Elle en a du succès ma maison 😲
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