Q comme Quatre : la maison GOGUELAT

Pour ce ChallengeAZ 2023, je retrace l’histoire des maisons du village où j’ai grandi : Marigny, commune de Montreuillon dans la Nièvre.

Je vais aujourd’hui vous parler de la maison située au numéro Quatre de la rue de la Chaume, la maison GOGUELAT. Tout comme la maison voisine dite de la Lilice (lettre A), elle appartenait à l’origine à la famille BOUCHEPILLON.

La maison GOGUELAT – Collection personnelle

Louis BOUCHEPILLON

Lors de l’établissement du cadastre en 1839, c’est Louis BOUCHEPILLON qui en est propriétaire. Il s’agit de la parcelle G8-77, qui correspond aujourd’hui à une partie de la parcelle AD102 :

Louis (ou plus exactement Jean Louis) BOUCHEPILLON est né à Marigny le 25 avril 1806, de Pierre BOUCHEPILLON et Marie JEANGUYOT.

Les parents BOUCHEPILLON ont fait donation de leurs biens aux termes d’un acte passé devant Me COTTIN, notaire à Ouroux, le 17 novembre 1832 ; puis un partage a été réalisé devant Me CAHOUET à Montreuillon le 4 mai 1837. C’est à l’issue de ce partage que Jean Louis est devenu propriétaire de la maison.

Jean Louis a épousé Jeanne PETILLOT, originaire de Chassy, le 19 mai 1835 à Montigny-en-Morvan (après des fiançailles avortées fin 1830 avec Madeleine CHAPUIS). Louis et son épouse auront trois filles : Jeanne en 1838, Reine en 1842 et Agathe en 1847.

L’aînée, Jeanne, épouse Germain PREVOTAT, originaire d’Oussy, le 3 mars 1859 à Montreuillon. Le couple va rester vivre dans la maison avec les parents BOUCHEPILLON et plusieurs enfants naîtront : Reine en 1860, Anne en 1862 et Théophile en 1872.

Pendant ce temps, les deux autres sœurs se sont mariées elles aussi : Reine a épousé Philippe LABORDE en 1860 à Montreuillon ; Philippe est né à Jeaux où le couple va tout d’abord aller s’installer, avant de revenir à Marigny où ils achèteront la maison LABORDE (lettre L).

Quant à Agathe, elle a épousé Léonard BOULANDET en 1864 à Montreuillon ; Léonard est originaire d’Oussy, où Agathe ira vivre avec lui.

Le père, Jean Louis BOUCHEPILLON, décède à Marigny le 17 mars 1870 à l’âge de 63 ans. C’est sa fille Jeanne et son gendre Germain PREVOTAT qui héritent de la maison.

Germain PREVOTAT

Ainsi au recensement de 1876, la maison est occupée par Germain PREVOTAT, son épouse Jeanne BOUCHEPILLON, leurs enfants Reine, Anne et Théophile, et la belle-mère Jeanne PETILLOT.

L’aînée, Reine PREVOTAT, épouse Philibert COFFIGNEAU en 1880 à Montreuillon. Celui-ci est né en 1854 à Planvoy, commune de Lormes, où le couple ira s’installer.

En 1881, on retrouve ainsi Germain PREVOTAT, son épouse Jeanne BOUCHEPILLON, leurs enfants Anne et Théophile, sa belle-mère Jeanne PETILLOT, qui est alors qualifiée d’idiote (sans doute atteinte de démence sénile), et un domestique nommé… Germain PREVOTAT comme son patron !

Par la suite, la grand-mère Jeanne PETILLOT ira s’installer chez sa seconde fille, Reine BOUCHEPILLON épouse LABORDE (lettre L). C’est là qu’elle est recensée en 1886. Elle décédera le 27 juin 1889 à l’âge de 75 ans.

Anne dite Annette, la seconde fille du couple, épouse Jacques TOURNOIS en 1883 à Montreuillon. Ce dernier est facteur, il est né à Chassy en 1857. Le couple va tout d’abord s’installer au bourg de Montreuillon, mais ils reviendront par la suite à Marigny : ils transformeront le bâtiment voisin en maison vers 1900 (voir la maison FOUBERT – lettre E).

Ainsi en 1886 la maison n’est-elle plus occupée que par Germain PREVOTAT, son épouse Jeanne BOUCHEPILLON et leur fils Théophile.

C’est à cette époque que Germain PREVOTAT finit de racheter l’ensemble du corps de bâtiments regroupant la maison FOUBERT (lettre E).

Un nourrisson, une petite fille de quatre ans nommée Léontine RENAULT, les accompagne lors du recensement de 1891.

Théophile PREVOTAT est appelé au sein de la classe 1892 (matricule 1488 à Nevers). Il sera intégré au 29e Régiment d’Infanterie fin 1893. Il passe soldat de 1e classe fin 1894 et sera envoyé en disponibilité le 22 septembre 1896 après avoir obtenu le certificat de bonne conduite. Il sera réformé en 1905 pour ankylose du coude gauche, ce qui lui vaudra des sursis à répétition lorsque la Première Guerre Mondiale éclatera (il y participera tout de même mais sur une période assez courte et en pointillé).

Fiche matricule de Théophile PREVOTAT – AD58

Théophile se marie le 14 mai 1895 à Mhère avec Marguerite GAUTHE. Cette dernière est née à L’Huy Bourgeois en 1876. Le couple va s’installer au Têteron où deux enfants vont venir au monde : Thérèse en 1895 et Jeanne en 1897. Comme on va le voir, la famille sera bientôt de retour à Marigny !

Mais en attendant, en 1896, le couple constitué par Germain PREVOTAT et Jeanne BOUCHEPILLON ne vit plus qu’avec un domestique, Auguste GUILLEMINOT, ainsi que leur petite-fille Thérèse COFFIGNEAU (une des filles de Reine) qui leur a alors été confiée.

Le couple PREVOTAT règle sa succession le 5 février 1897 devant Me LEFEVRE, notaire à Montreuillon, à travers une donation-partage :

  • Théophile devient propriétaire de la maison : « Une maison d’habitation, couverte en chaume comprenant trois pièces, grenier dessus, cave dessous, cour derrière dans laquelle se trouve trois petites écuries avec un grenier dessus, jardin à côté de la cour de trois ares environ et le tiers ou vingt-trois ares environ à prendre dans la portion joignant l’autre côté de la dite cour, dans un pré appelé pré derrière, le tout d’un seul tenant joignant au levant le chemin, au midi Renault et Tournois, au couchant la portion de pré attribuée ci-après à Mad Tournois et au nord Charneau et autres« 
  • Anne, épouse TOURNOIS, hérite de l’actuelle maison FOUBERT (lettre E), qui était alors une écurie couverte en ardoises, ainsi que d’une autre écurie couverte en chaume en très mauvais état, située dans le bas du village au niveau de la cabane des chasseurs.
  • Reine, épouse COFFIGNEAU, hérite des dépendances de l’actuelle maison FOUBERT (entre le lot de Théophile et celui d’Anne), qui était alors un bâtiment couvert en chaume avec grange et écurie.

En 1901, Théophile et sa famille sont donc de retour du Têteron : on retrouve dans le foyer Germain PREVOTAT, son épouse Jeanne BOUCHEPILLON, leur fils Théophile, son épouse Marguerite GAUTHE, et leur petite-fille Jeanne PREVOTAT.

Germain PREVOTAT décède le 29 septembre 1905 à l’âge de 68 ans. Son fils Théophile devient chef de ménage.

Théophile PREVOTAT

En 1906, Théophile PREVOTAT vit avec son épouse Marguerite GAUTHE, leurs filles Jeanne et Thérèse, sa mère Jeanne BOUCHEPILLON, un domestique Louis JOLY, ainsi que deux pensionnaires Charles et Louis GODART.

Une autre petite fille prénommée Germaine vient agrandir la fratrie en 1906 (elle naît au Têteron chez Jean GAUTHE mais la famille vit bien à Marigny).

La maison est occupée en 1911 par Théophile PREVOTAT, son épouse Marguerite GAUTHE, leurs filles Thérèse, Jeanne et Germaine, et sa mère Jeanne BOUCHEPILLON.

Jeanne BOUCHEPILLON décède le 27 décembre 1911 à l’âge de 73 ans.

L’aînée, Thérèse, se marie en 1912 à Montreuillon avec Pierre COFFIGNEAU. La seconde, Jeanne, épouse Auguste DROIN en 1920 à Montreuillon.

Ainsi en 1921, il ne reste plus dans la maison de Marigny que Théophile PREVOTAT, son épouse Marguerite GAUTHE, leur fille Germaine, mais aussi leur petite-fille Augustine DROIN (une fille de Jeanne).

La dernière fille, Germaine, se mariera en 1925 à Mhère avec François Marie LHOMME. Mais la famille n’habite déjà plus à Marigny à cette date. Théophile PREVOTAT décédera le 1er janvier 1940 à Mhère.

Est-ce à Théophile PREVOTAT que l’article de l’Echo du Morvan du 26 avril 1924 fait référence ? Rien ne permet de l’identifier avec certitude mais la date correspond à celle de son départ de Marigny.

L’Echo du Morvan du 26 avril 1924 – AD58

Dominique GOGUELAT

C’est Dominique GOGUELAT qui achète la maison aux PREVOTAT le 13 mars 1922. Elle reste tout d’abord inoccupée. La maison, sans doute en mauvais état, est détruite en 1932.

Jeanne Cécile RENAULT, fille d’Etienne et de Marie BOULANDET (de la maison de la Lilice – lettre A), avait quitté Marigny suite à son mariage avec Dominique GOGUELAT (originaire d’Ouroux-en-Morvan) le 23 janvier 1912 à Montreuillon. Le couple était parti s’installer à Paris, où leurs deux enfants sont nés : Roger Augustin en 1920 et André Marcel en 1926.

Ils reviennent à Marigny vers 1933 et font construire une nouvelle maison à la place de l’ancienne. Ils s’installent alors définitivement à Marigny. Les différentes adresses de la famille GOGUELAT peuvent être retrouvées dans la fiche matricule de Dominique :

  • avant son mariage, Dominique habitait déjà à Paris XIIIe, et ce depuis 1909, au 19 passage Sigaut
  • à leur mariage, le couple s’installe à Paris VIIe au 7 rue Gerbillon
  • en 1920 ils arrivent dans le VIIe au 14 rue Oudinot
  • en 1933 ils reviennent à Marigny, commune de Montreuillon et n’en repartiront plus
Fiche matricule de Dominique GOGUELAT – AD58

Lors du recensement de 1936, on retrouve ainsi dans la maison : Dominique GOGUELAT, son épouse Cécile RENAULT et leurs deux enfants Roger et André.

Dominique GOGUELAT et Cécile RENAULT – collection personnelle

Roger se marie en 1942 à Montreuillon avec Andrée Marcelle COURSIER, née en 1922. Lors du recensement de 1946, il n’y a donc plus que Dominique GOGUELAT, son épouse Cécile RENAULT et leur fils André.

André épousera par la suite Alice DROUIN, née en 1928 à Gâcogne, qui s’installera avec lui à Marigny.

La maison est reconstruite ou agrandie en 1950. Dominique GOGUELAT s’éteint le 16 juillet 1955 à l’âge de 70 ans ; son épouse Cécile RENAULT le suit le 19 mars 1978 à l’âge de 84 ans.

André et Alice, devenus propriétaires de la maison vers 1958, élèveront leurs enfants dans cette maison et y resteront jusqu’à la fin de leurs jours. La maison sera agrandie en 1971 et une construction nouvelle y sera adjointe en 1972 (il s’agit de chambres non attenantes construites dans la cour). André est décédé le 9 juin 2016 et Alice le 16 octobre 2020. La maison est toujours dans la famille.

10 réflexions sur “Q comme Quatre : la maison GOGUELAT

    1. Alors après vérification, en remontant quelques générations je ne trouve pas de lien. Pas exclus qu’ils aient un lien de parenté quand-même mais si c’est le cas ce n’est pas très proche. Et je confirme que l’un n’est pas le parrain de l’autre.

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