N comme NOLOT : la maison COLAS

Pour ce ChallengeAZ 2023, je retrace l’histoire des maisons du village où j’ai grandi : Marigny, commune de Montreuillon dans la Nièvre.

Aujourd’hui je vous présente une maison qui est restée pendant très longtemps dans la même famille : la maison COLAS ! La maison originelle a été construite vers 1828 par André BARJOT.

La maison COLAS – Collection personnelle

André BARJOT et Emiland COLAS

En 1839, lors de l’établissement du cadastre sur la commune, la maison appartenait à André BARJOT, journalier. André est né le 13 pluviôse an VI (1er février 1798) au bourg de Montreuillon. Il a épousé Marie GRAILLOT le 28 avril 1828 à Montreuillon. C’est elle qui est originaire de Marigny : elle y est née le 24 pluviôse an XI (13 février 1803), étant fille de Léonard GRAILLOT et Jeanne COLAS qui vivaient dans la Vieille maison (lettre V). Le couple a eu une fille, Jeanne BARJOT, née le 18 avril 1830 à Marigny.

C’est André BARJOT qui a fait construire la maison vers 1828, comme nous l’apprend un acte du 26 janvier 1849 qui indique que « Léonard Graillot premier du nom reconnait avoir vendu audit Barjot en l’année dix huit cent vingt sept un emplacement situé au dit Marigny et sur lequel Barjot a depuis fait construire une maison, ledit emplacement tenant de l’est à un chemin de desserte, de l’ouest à la cour de Jean Bonnet, du nord au jardin de Jean Bonnet. Cette vente a eu lieu moyennant cinq francs.« 

La maison occupe la parcelle G8-94 sur le plan du cadastre de 1839. Elle est aujourd’hui à cheval sur les parcelles AD28 et AD30 :

La fille du couple, Jeanne BARJOT, épouse Emiland COLAS le 4 août 1846 à Montreuillon. Emiland COLAS est né à Bonin, commune de Montigny-en-Morvan en 1822. Le jeune couple aura une fille, Marie COLAS, née le 4 juillet 1848 à Marigny.

André BARJOT, le grand-père, décède le 5 décembre 1862 à l’âge de 64 ans. La maison reste alors la propriété de sa femme Marie GRAILLOT.

La petite Marie COLAS, devenue grande à son tour, épouse Philibert NOLOT le 14 juin 1864 à Montreuillon. Philibert est originaire de Chassy, commune de Mhère, où il est né en 1842.

Le père, Emiland COLAS, décède peu après, le 1er mai 1865 à l’âge de 42 ans.

Philibert NOLOT

En tout, cinq enfants verront le jour dans le foyer NOLOT :

  • Jean Félix en 1866, qui épousera Jeanne PREVOTAT en 1890 à Mhère ; le couple ira s’installer à l’Haut de la Chaux.
  • Antoine en 1868, qui épousera Anne BALLOUX en 1899 à Mhère.
  • Célestine en 1871, qui épousera Pierre CHAUVEAU en 1892 à Montreuillon ; ils iront s’installer sur la commune d’Epiry.
  • Léonard en 1875, qui épousera Marie DUSSAULE en 1904 à Montigny-en-Morvan ; ils partiront s’installer à Montigny.
  • Jeanne en 1879, qui épousera Pierre BALLOUX en 1901 à Montreuillon ; c’est ce couple qui restera vivre dans la maison de Marigny, comme on le verra plus tard.

Ainsi lors des recensements de 1876 et 1881, le foyer est composé des individus suivants :

  • Philibert NOLOT et son épouse Marie COLAS
  • Leurs enfants Félix, Antoine, Célestine, Léonard, puis Jeanne qui les a rejoints en 1881
  • La belle-mère Jeanne BARJOT et la grand-mère Marie GRAILLOT

La grand-mère, Marie GRAILLOT, décède le 2 mai 1882 à l’âge de 79 ans. C’est sa fille unique Jeanne BARJOT qui devient propriétaire de la maison.

Sinon, la composition du foyer n’a pas changé en 1886. Jeanne BARJOT décède à son tour le 23 février 1890 à l’âge de 59 ans. La déclaration de mutation datée du 18 août 1890 évoque une « maison, petit jardin, grange et écurie » lui appartenant en propre. La maison devient alors la propriété de sa fille Marie COLAS et de Philibert NOLOT.

En 1891, la maison n’est plus habitée que par Philibert NOLOT, son épouse Marie COLAS et leurs trois plus jeunes enfants, Célestine, Léonard et Jeanne.

Antoine est absent car il fait son service militaire. Il fait partie de la classe 1888 (matricule 1656 – bureau de Nevers). Il est incorporé au 2e Régiment d’Infanterie de marine fin 1889, puis passe aux Bataillons d’infanterie de marine à Paris en avril 1891, à la suite du 6e Régiment. Il passe soldat de 1e classe le 18 septembre 1891 et est envoyé en congé dans la foulée après avoir obtenu un certificat de bonne conduite.

Fiche matricule d’e Léonard’Antoine NOLOT – AD58

Au recensement de 1896, on a toujours Philibert NOLOT et Marie COLAS, avec leurs enfants Antoine (qui est revenu), Léonard et Jeanne.

Entre temps, Léonard a été classé service auxiliaire pour « Pointe hernie inguinale droite ». Il fait partie de la classe de 1895 (matricule 1921).

Fiche matricule de Léonard NOLOT – AD58

En 1901, en plus du couple et des deux enfants les plus jeunes, Léonard et Jeanne, on retrouve dans le foyer Marie CHAUVEAU, une des filles de Célestine confiée à la garde de ses grands-parents.

Pierre BALLOUX

Un partage est réalisé le 15 mai 1904 : c’est Jeanne NOLOT, la petite dernière de la fratrie, et son mari Pierre BALLOUX, qu’elle a épousé en 1901 à Montreuillon, qui deviennent propriétaires de la maison. Pierre est né en 1876 à Liez, commune de Mhère. Le couple aura deux enfants à Marigny : Félix en 1903 et Félicie Eugénie en 1906.

Début mai 1905, un incendie ravage une partie des bâtiments de Pierre BALLOUX et de ses voisins :

Le Courrier de la Nièvre du 7 mai 1905 – GallicaBNF

La maison est détruite par l’incendie. Pierre BALLOUX la fait aussitôt reconstruire.

Nous arrivons donc en 1906 où nous retrouvons dans la maison de Marigny : Philibert NOLOT, son épouse Marie COLAS, leur fille Jeanne et son mari Pierre BALLOUX, leur petit-fils Félix BALLOUX et leur petite-fille Marie CHAUVEAU.

En 1911, la fratrie est complétée par la petite Félicie Eugénie. Marie CHAUVEAU n’est plus là, qu’elle soit retournée vivre avec ses parents ou placée quelque part comme domestique.

Le patriarche, Philibert NOLOT, décède le 28 octobre 1913 à l’âge de 71 ans.

La guerre éclate peu après, et Pierre BALLOUX est mobilisé. Il avait fait ses classes au sein du 29e Régiment d’Infanterie de 1897 à 1900. Il est incorporé au 62e Régiment Territorial d’Infanterie le 30 octobre 1914 ; au 59e le 31 décembre 1915 ; au 108e le 5 novembre 1916 ; au 23e le 6 février 1918. Il sera démobilisé le 29 janvier 1919.

Fiche matricule de Pierre BALLOUX – AD58

Lors du recensement de 1921, la maison est habitée par :

  • Pierre BALLOUX et son épouse Jeanne NOLOT
  • Leurs enfants Félix et Félicie
  • Leur nièce Denise NOLOT (la fille de Léonard et de sa seconde épouse Victorine ROCHARD, le couple résidant alors à Paris)
  • La grand-mère Marie COLAS, dont il est dit qu’elle est alors paralysée.

La composition du foyer n’a pas changé en 1926, mis à part que Denise NOLOT n’est plus là.

La grand-mère Marie COLAS décède le 5 novembre 1926 à l’âge de 78 ans. Quant au jeune Félix, il épouse Gabrielle LOISI en 1928 à Epiry, quittant ainsi le village de Marigny.

En 1931, seuls restent dans la maison Pierre BALLOUX, son épouse Jeanne NOLOT et leur fille Félicie.

Louis COLAS

Puis c’est au tour de Félicie BALLOUX de convoler en justes noces : elle épouse Philippe dit Louis COLAS le 6 mai 1933 à Montreuillon. Ce dernier est également né à Marigny en 1906. Ses parents sont Etienne COLAS et Jeanne JARDE, qui habitent la maison de l’Henri (lettre U). Le couple va s’installer dans la maison BALLOUX, où ils auront deux enfants : André en 1934 et Jeannine en 1936.

On retrouve ainsi dans la maison en 1936 Louis COLAS, son épouse Félicie BALLOUX et leur fils André, ainsi que les beaux-parents Pierre BALLOUX et Jeanne NOLOT. En 1946, Jeannine a rejoint la fratrie.

Jeanne NOLOT décède le 27 novembre 1948 à l’âge de 69 ans. Son époux Pierre BALLOUX la suit le 19 mars 1951 à l’âge de 74 ans. La maison revient alors à leurs deux enfants, Félix et Félicie. Philippe dit Louis COLAS et sa femme Félicie rachètent la part de Félix BALLOUX vers 1964, devenant les seuls propriétaires.

Félicie BALLOUX s’éteindra le 5 octobre 1970 à 64 ans.

André COLAS

En 1973, la maison est agrandie, réunissant les parcelles AD28 et AD30. C’est à cette époque, vers 1973, qu’André COLAS, le fils aîné, hérite de la maison.

Le père, Louis, quittera Marigny peu après pour s’installer à Jerault chez sa fille Jeannine, qui était partie y vivre avec son époux Henri CHARNEAU ; il décédera le 29 mai 1990 à Avallon à l’âge de 84 ans.

André vivra quelque temps à Marigny avec sa femme Geneviève LEBLANC, jusqu’à ce que la famille parte s’installer à Rangleau, commune de Blismes, avant 1980.

La maison restera inhabitée par la suite. Elle sera brièvement occupée par Brigitte (de la lettre T) en location de 1985 à 1988. Elle a récemment été rachetée par des parisiens qui en ont fait leur maison de vacances.

8 réflexions sur “N comme NOLOT : la maison COLAS

  1. Tu réponds avec cet article – merci 🤗🤗 – à un questionnement qui me tournait dans la tête depuis un moment. Les cadastres oui ok, mais avant ? En fait, avec quel document pourrions-nous affirmer : cette maison à été construite en telle année par telle personne. Ici tu évoques un acte de vente. Sais-tu s’il y a d’autres documents à consulter pour remonter en amont du cadastre, qui pour des bizarres comme nous est finalement assez récent 😁

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    1. J’ai eu la chance pour 2 maisons antérieures au cadastre de pouvoir déterminer leur date de construction, grâce à des partages qui mentionnaient soit une vente comme ici, soit que la maison a été construite pendant la communauté entre untel et une telle (lettre F). Pour les autres les recherches restent à faire (pas eu le temps d’aller plus loin, il m’a fallu 10 mois pour couvrir la période cadastre-aujourd’hui…). Mais je compte bien m’y atteler !

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