Beaucoup de mes ancêtres auvergnats étaient scieurs de long en parallèle de leur activité de cultivateur. C’était assez typique du Massif Central : les paysans, contraints à l’inactivité par les longs hivers rigoureux, exerçaient saisonnièrement cette occupation qui leur procurait un complément de revenu.
Certains étaient sédentaires, mais d’autres migraient dans une bonne partie de la France. Ils partaient à l’automne (entre septembre et décembre) et revenaient à la fin du printemps (entre avril et juillet). Je vous conseille cet article si vous souhaitez en apprendre plus sur les scieurs de long auvergnats.
La roue suivante représente l’ascendance de mon arrière-grand-mère Germaine CHAMPROUX. J’ai fait ressortir en rouge tous mes ancêtres dont je sais qu’ils ont exercé le métier de scieur de long. Vous constaterez que c’est une proportion non négligeable, sachant que ce sont uniquement ceux pour lesquels j’ai l’information ! En effet en fonction des périodes de l’année un même homme pouvait se déclarer cultivateur, propriétaire ou scieur de long, il est donc possible que mon arbre contienne des scieurs de long qui s’ignorent…
Quant à savoir la façon dont ils exerçaient leur métier (sédentaire ou migrant), et les kilomètres qu’ils ont parcouru, c’est beaucoup plus difficile à déterminer. Certains auvergnats se retrouvaient jusqu’en Bretagne, en Alsace, dans les Landes ou dans le Var… Était-ce le cas de mes ancêtres ? A vrai dire pour la plupart d’entre eux je n’en ai aucune idée. Seuls deux cas m’ont permis de confirmer que certains (et qui sait, peut-être la totalité ?) étaient bien des travailleurs migrants.
Dans les deux cas je me dois de remercier les indexations de Filae qui m’ont permis de retrouver leur trace !
Michel HERAUT, SOSA 466
Michel HERAUT est né le 18 avril 1782 au village de Chantagrel, paroisse de Condat-lès-Montboissier (63). Son père Jean était lui-même scieur de long, et sa mère se nommait Marie VIGNAL.
Il épouse Marguerite HOSMALIN le 24 août 1806 à Condat. Le couple aura deux filles : Marie (1808-1879) et Marguerite (1811-1870).
Michel décédera à l’âge de 61 ans, à 175 km de chez lui. Malgré son âge il continuait à migrer en saison pour exercer le métier de scieur de long. Son acte de décès est établi le 15 janvier 1844 à Anzême (23).
Son épouse Marguerite HOSMALIN lui survivra 16 ans. Elle décède le 8 mai 1860 à Chantagrel à l’âge de 77 ans.
François DUTOUR, SOSA 472
Le second exemple est François DUTOUR, né le 5 juin 1776 à Labat, village dépendant de la paroisse d’Echandelys (63). Blaise son père, est lui aussi scieur de long, tandis que sa mère Marie GOUTTE est fileuse.
Il épouse Marie MOIRA le 1er fructidor an IV à Echandelys (il a 20 ans et elle en a 15). Je leur connais également deux enfants : Jacques Blaise (an XII-1872) et Blaise (1808-1849). Mais Marie décède le 13 mai 1821 à l’âge de seulement 39 ans.
François continue de migrer saisonnièrement pour exercer son métier de scieur de long, et c’est sur son lieu de travail qu’il rencontre sa seconde épouse, Marie TORTIGET. Ils se marient le 17 juin 1823 à Saint-Hilaire-sur-Benaize (36), à 260 km d’Echandelys, et reviennent s’installer en Auvergne.
François décède au village du Mas, commune d’Echandelys, le 16 janvier 1839 à l’âge de 62 ans. Marie TORTIGET, qui n’a alors que 42 ans, s’en retournera dans son Indre natale, où elle épousera Genitour BERTHELOT le 20 avril 1841 à Bélâbre (36). C’est là aussi qu’elle décédera le 14 mars 1851 à l’âge de 54 ans.
Epilogue
Ces deux exemples me permettent de toucher un peu plus concrètement ce que pouvait être la vie de mes ancêtres scieurs de long.
Chaque hiver, ils partaient par monts et par vaux, se retrouvant parfois à plusieurs centaines de kilomètres de leur village. Parfois ils y mouraient, s’y mariaient ou en ramenaient une femme. Mais la plupart du temps leurs voyages n’ont laissé aucune trace…
Intéressant de pouvoir retrouver ces indices qui permettent de toucher cette réalité de la vie de tes ancêtres. Peut-être qu’il existe d’autres traces dans les archives notariées ?
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Bonne question… Je ne sais pas trop s’il existe des actes notariés typiques aux scieurs de long. J’ai bien quelques contrats de mariage et successions, mais à part la mention du métier ils n’en disent pas beaucoup plus.
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J’ai un ancêtre scieur de long dans le 79, mais je ne me suis jamais trop attardée sur son histoire. Tu me donnes envie… 🙂 Belle recherche !
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Merci Nat, avec un petit peu de chance, peut-être que tu pourras trouver des indices sur son parcours toi aussi !
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J’aimerais bien 😉
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Merci pour cet article bien intéressant qui donne des idées de recherches sur mes propres scieurs de long !
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Merci Béatrice ! Tiens moi au courant de tes trouvailles alors 😃
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Merci Christelle, Beaucoup de scieurs de long aussi à Condé sur Escaut (59) mais liés à la batellerie principalement, est-ce le cas des tiens ?
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Bon, j’ai des scieurs de long dans l’Aisne mais je ne me suis jamais demandé s’ils étaient migrants… Va falloir regarder ça, merci Christelle 😜
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Ce n’est pas toujours facile à déterminer, mais en effet ça vaut la peine de se pencher sur la question !
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A ma connaissance ce n’est pas le cas pour mes Auvergnats, même s’il est possible que sur leur route il y ait des lieux de batellerie en effet…
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Côté Thierache j’ai des scieurs de long a priori sédentaires.
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Les Scieurs de Long, Auvergnats étaient des spécialistes de cette découpe des arbres, ils provenaient surtout la région aujourd’hui du Livradois Forez, très souvent, ces hommes et ces femmes (oui aussi pour la soupe) ont émigrés vers des régions très éloignées boisées de l’ensemble de la France, pour le traitement particulier des grand arbres, saisons après saisons et enfin certains se sédentarisaient, ils vivaient principalement sur le site d’abattage dans des petites cabanes en groupes du même « pays », et regagnaient l’Auvergne à la fin de la saison.
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Merci pour toutes les précisions !
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Beaucoup parmi les miens ont scié du bois en Auvergne, ce n’était pas vraiment un métier mais sans doute une activité ordinaire liée à l’exploitation des belles forêts du Massif Central. Il faut penser à la peine des scieurs, mais aussi au bonheur de vivre au milieu des arbres.
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Merci Marie pour ton commentaire !
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J’ai lu avec intérêt cet article.
J’ai aussi des scieurs de long dans mes ancêtres dans les Ardennes, plus précisément à Coucy, non loin de Rethel. Ils étaient originaires de Saint-Bonnet-le-Chastel (63). Certains membres de la famille sont restés en Auvergne, quelques autres sont définitivement restés dans les Ardennes.
https://gw.geneanet.org/esil1?lang=fr&iz=232&p=jean&n=cartier
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C’est intéressant que certains aient fait souche loin de chez eux. Les miens sont tous rentrés au bercail…
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dans ma Généalogie j’ai un Bruyère georges , il venait de Usson en Forez Il était scieur de long comme tous les témoins à son mariage dans un petit village d’ardéche LA SOUCHE, il est resté en Ardéche …
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Que de grands voyageurs ! Ce sont des choses qu’on n’imagine pas avant de se lancer en généalogie…
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Finalement, beaucoup de scieurs de long chez les généablogueurs! 🙂
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