Dominique GRILLOT et Jeanne FEBVRE, métayers

En ce début d’année 2024, j’aimerais vous parler d’un couple de gens simples, comme on en a tant dans nos arbres généalogiques : Dominique GRILLOT et Jeanne FEBVRE.

Dominique GRILLOT

Dominique GRILLOT est le fils de François GRILLOT et Claudine RAVASSAT. Le couple s’est marié à Ouroux-en-Morvan dans la Nièvre le 21 juin 1763. François est métayer à Bussières, où naîtront leurs sept enfants : Claudine (1764-1764), Antoine (1765-1840), Jeanne (1768), François (1770-1830), Dominique (1773-1851), François (1776-1859) et Joseph (1779-1779). Le premier et le dernier nés sont morts en bas âge, mais les cinq autres ont atteint l’âge adulte.

Mon ancêtre Dominique est ainsi le cinquième de la fratrie. Il est né le 8 mars 1773 à Bussières.

Baptême de Dominique GRILLOT à Ouroux-en-Morvan – 1773 – AM

Le malheur s’abat sur la famille en 1783 : Claudine RAVASSAT décède le 28 janvier à l’âge de 44 ans ; François la suit six mois plus tard, le 18 juillet à l’âge de 45 ans. Dominique se retrouve ainsi orphelin à l’âge de 10 ans avec ses trois frères et sa sœur.

Jeanne FEBVRE

Jeanne FEBVRE est quant à elle la fille d’Etienne dit « Cavalier » et de Jeanne LEGER, qui se sont mariés le 19 juillet 1768 à Chaumard. Etienne est manouvrier à Blaisy où naissent les deux filles du couple, Jeanne (1768-1842) et Louise (1770).

Jeanne est née le 6 septembre 1768 à Blaisy, deux mois à peine après le mariage de ses parents !

Baptême de Jeanne FEBVRE à Chaumard – 1768 – AD58

Leur mariage à Chaumard

Les villages de Bussières et Blaisy, où ont grandi chacun de nos deux protagonistes, ne sont éloignés que de cinq kilomètres. Jeanne a 24 ans et Dominique en a 20 lorsqu’ils décident de se marier le 2 avril 1793 à Chaumard.

Mariage GRILLOT-FEBVRE à Chaumard – 1793 – AM

C’est à Blaisy chez les parents de Jeanne (qui décéderont en 1803 et 1810 respectivement) que le couple va s’installer. Dominique y est métayer ou laboureur. Ils vont avoir huit enfants : Antoine (1793-1867), mon ancêtre Jeanne (~1795-1864), Reine (1797), Philibert (1799-1832), Etiennette (1802-1802), Jeanne (1804), Jeanne (1811-1871) et Marie (1813). L’aîné, Antoine, est né seulement un mois après le mariage de ses parents, perpétuant la tradition familiale.

Métayers, de Blaisy à Chassy

Lors du recensement de 1820, Dominique GRILLOT et sa famille vivent toujours métayers sur la commune de Chaumard. Le foyer compte sept personnes : les parents, un garçon (Philibert) et quatre filles (Jeanne, Jeanne, Jeanne et Marie).

Recensement de 1820 à Chaumard – AD58

Peu après, entre 1820 et 1822, la famille quitte le village de Blaisy et la commune de Chaumard pour aller s’installer à Chassy, commune de Mhère, toujours en tant que métayers.

Le 14 avril 1839, Dominique et Jeanne comparaissent devant le notaire de Montreuillon. Ils vendent à Lazare CHAUSSIVERT de Blaisy, pour un montant de 450F :

  • une ouche dite « Sur le Plant du Pommier » située à Blaisy contenant environ 6 ares ;
  • un pré dit « le pré de Conque » au même lieu, du produit de 500kg de foin.

Ces biens appartenaient à Jeanne FEBVRE pour les avoir recueillis dans la succession de sa mère, Jeanne LEGER, décédée 36 ans plus tôt.

Le partage

Vous aurez compris que Dominique et Jeanne ne possédaient que peu de biens. Métayers, ils n’étaient pas propriétaires de leur maison. Mais ils possédaient malgré tout quelques parcelles issues de la succession des parents de Jeanne.

Avançant dans l’âge, ils décident de procéder au partage de leurs biens le 26 janvier 1840, toujours devant le notaire de Montreuillon.

Partage anticipé GRILLOT à Montreuillon – 1840 – AD58

Le partage est réalisé entre :

  • Antoine, laboureur à Chassy
  • Marie, femme d’Antoine PICOCHE maçon à l’Huy Beaupied
  • Jeanne l’aînée, femme de François GUDIN, journalier à l’Haut de la Chaux
  • Jeanne puînée, femme de Pierre GUDIN, laboureur à Chassy
  • Jeanne la jeune, femme de Pierre SIMON, charpentier à Saint Maurice
  • Philibert étant décédé depuis 1832, il est représenté par ses deux enfants Hugues et Jeanne

La liste des biens à partager n’est pas bien longue. Il y a en tout et pour tout :

  • une somme de 400F
  • la moitié d’un canton de bois dit « le bois d’Ausin » situé aux Quatre Vents commune de Chaumard, contenant 51 ares et indivis avec Antoine FEBVRE
  • la moitié indivise d’un autre petit canton de bois dit « les Ychards » contenant 12 ares

Antoine et Marie obtiennent chacun un quart des deux buissons. Les trois Jeanne obtiennent chacune une somme de 100F, et les enfants de Philibert 50F chacun.

Fin de vie

Il ne reste alors à Jeanne plus que deux ans à vivre : elle s’éteint à Chassy le 23 février 1842 à l’âge de 73 ans.

Décès de Jeanne FEVRE à Mhère – 1842 – AM

La déclaration de succession, rédigée le 6 novembre 1843 au bureau de Corbigny, évoque une succession seulement composée des meubles suivants :

  • un mauvais lit valant 15F
  • un coffre, une chaudière et une marmite valant 7F
Extrait de la déclaration de succession de Jeanne FEBVRE à Corbigny – 1843 – AD58

Voilà bien peu de choses à partager entre ses héritiers…

Dominique lui survivra neuf ans : il décède le 30 juin 1851 à l’âge de 78 ans, toujours à Chassy.

Décès de Dominique GRILLOT à Mhère – 1851 – AD58

La table des successions et absences du bureau de Corbigny indique qu’il « ne possède rien« , comme l’atteste un certificat du 26 novembre 1851.

TSA de Corbigny – 1851 – AD58

Je ne m’étais jamais particulièrement penchée sur ce couple d’ancêtres, que j’ai croisés par hasard dans les archives du notaire de Montreuillon en faisant des recherches sur le village de Marigny. Leur humble vie m’a touchée tout particulièrement, et j’ai donc voulu les mettre en lumière à travers ce tout aussi humble billet…

8 réflexions sur “Dominique GRILLOT et Jeanne FEBVRE, métayers

  1. Je suis toujours étonnée des prénoms redondants dans une fratrie, surtout quand le/la précédente n’était pas décédé … C’est un peu un casse tête pour nous généalogiste, mais j’imagine qu’ils avaient des surnoms ou prénoms d’usage pour se différencier… Bel article en tout cas

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    1. Oui quelle prise de tête ! Vu qu’ils les appellent Jeanne l’aînée, Jeanne puînée et Jeanne la jeune dans un des actes, j’ai tendance à penser qu’elles n’avaient pas d’autre prénom usuel sinon ils l’auraient utilisé pour les distinguer…

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