Je vous ai présenté dans un précédent article mes débuts en généalogie génétique. Aujourd’hui, je vais mettre en avant deux de mes recherches ayant abouti, et m’ayant permis de valider des hypothèses dans mon arbre (dont j’avais déjà parlé dans mon blog avant même de penser à faire le test).
François Hector LEPICIER ou François Joseph GOURDON
Le premier cas d’étude concerne le SOSA 246 de mon fils. Il s’agit du père de Louise Désirée GOURDON, auquel j’avais dédié un des tous premiers articles de mon blog : Deux pères pour une fille : Louise Désirée GOURDON.
Je vous résume le cas : Louise Désirée naît en 1849 à Videlles (91) de père inconnu ; sa mère Marie Rose MARQUIGNON se marie en 1851 avec François Joseph GOURDON, qui va reconnaître la petite. Mais entre temps je découvre que Marie Rose vivait en concubinage avec un dénommé François Hector LEPICIER, décédé quelques mois avant la naissance de Louise Désirée. Il m’a donc paru évident que c’était bien François Hector le père biologique, et c’est quelque chose que j’avais déjà acté dans mon arbre. J’en ai aujourd’hui la confirmation formelle grâce à l’ADN.
Parmi les correspondances sur lesquelles j’ai travaillé, il y a en effet une certaine NL (je n’utiliserai que ses initiales ici), avec qui je partage 26.1cM d’ADN (segment le plus long à 12.3cM). C’est un fil bien ténu me direz-vous, mais vu que NL a partagé son arbre sur MyHeritage, ça vaut la peine de s’y pencher. Et en l’occurrence l’arbre de NL est encore plus complet sur Geneanet. Dans ces cas-là, c’est assez simple et ma technique est la suivante : j’affiche la carte montrant la répartition géographique pour identifier d’éventuels lieux en commun. Et ce faisant, je me rends compte que NL a des ancêtres à Videlles ! A partir de là, j’identifie rapidement dans son arbre la branche qui mène à Videlles, je la complète… et je retombe sur mes pieds :

Cette correspondance m’a ainsi permis de valider le fait que Louise Désirée GOURDON était bien la fille de François Hector LEPICIER. Je me retrouve ainsi avec une double branche : la branche biologique LEPICIER, et la branche officielle GOURDON.
Rémi Louis LORIN ou Rémi Alexandre ROY
Le deuxième cas concerne la validation du SOSA 124 de mon fils, auquel j’ai aussi déjà consacré un article : Rémi Alexandre ROY et Jeanne Adeline CHELIFOUR : un ménage à trois ?
Bref résumé : Jeanne Adeline CHELIFOUR a épousé Rémi Alexandre ROY en 1864. Elle va mettre au monde 14 enfants, tous officiellement de son mari, bien que celui-ci soit régulièrement déclaré absent. Une étude approfondie des recensements m’a montré que Jeanne Adeline s’est rapprochée progressivement de son voisin Rémi Louis LORIN, jusqu’à ce qu’ils soient finalement dénommés abusivement comme mari et femme. Je soupçonnais donc ce dernier d’être le père d’une partie des enfants de Jeanne Adeline, sans pouvoir statuer sur mon ancêtre Alphonse Charles ROY né en 1870.
Cette fois ce n’est pas une correspondance qui m’a permis de statuer mais six correspondances différentes ! Autant vous dire que je n’ai plus de doute aujourd’hui : je peux affirmer que je descends de l’amant, Rémi Louis LORIN. Voici les correspondances en question :
Correspondance | ADN partagé | segments partagés | segment le plus long |
RM | 52,8 | 2 | 46,6 |
CM | 53 | 2 | 45,5 |
MM | 55 | 3 | 39,8 |
JL | 30,8 | 3 | 13,9 |
MD | 29,9 | 3 | 14,9 |
JM | 24,1 | 2 | 17,3 |
Et voici les liens que j’ai pu établir avec ces six contacts :

Et me voilà avec une deuxième double branche : la branche biologique LORIN, et la branche officielle ROY.
Je tiens tout de même à préciser que lorsque j’ai commencé à travailler sur ces correspondances, je ne savais pas du tout ce que j’allais trouver (ni même si j’allais trouver quelque chose d’ailleurs). Ce fut donc une très bonne surprise d’arriver à identifier ces deux « pères douteux » de ma généalogie aussi facilement.
Mais il faut aussi préciser que si je n’avais pas travaillé sur ces deux branches douteuses via la généalogie traditionnelle, je n’aurais pas eu connaissance de l’existence de François Hector LEPICIER et Rémi Louis LORIN… et je me serais donc cassé les dents sur ces correspondances en ne trouvant aucun lien avec mon arbre officiel. Les deux approches sont donc réellement complémentaires.
En tout cas, rien que pour ça, ça en valait la peine !
Pfff je suis totalement dégoûtée
Et tu as parfaitement raison dans ta conclusion, c’est parce que tu as beaucoup travaillé ton arbre, et envisagé d’autres pistes, et c’est parce que les personnes avec qui tu es en correspondance ont aussi des arbres complets et qui remontent suffisamment loin dans le temps que tu peux faire ce genre de découvertes
Dans le second exemple, les généalogies étaient déjà présentes avec l’ancêtre commun, ou tu as dû remonter les pistes ?
Bravo à toi, c’est bien un nouvel outil que tu utilises
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Merci Brigitte, c’est vrai que j’ai eu beaucoup de chance sur ces deux cas : celle d’avoir les bonnes correspondances ADN, et aussi celle d’avoir déjà eu des hypothèses à vérifier, construites via la généalogie traditionnelle. Dans le cas de vrais pères inconnus c’est beaucoup plus compliqué.
Dans tous les cas j’ai dû remonter une partie de l’arbre (même si certains avaient déjà une bonne base en ligne). Aucun à mon souvenir n’était remonté jusqu’à l’ancêtre commun (ou peut-être un…).
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Bonjour Christelle. Je n’ai pas encore « sauté le pas » pour l’ADN, mais cela donne envie. Nous avons tous des « anomalies » dans nos généalogies. Les secrets de famille, les enfants abandonnés, les tranches de vies de nos ancêtres sur lesquelles nous n’avons pas posé suffisamment de questions ( guerres, évasion, résistance) … Vraiment cela donne envie d’avoir recours à l’ADN. Merci pour ta super démonstration. Bonne journée.
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Merci Rose-May pour ton commentaire. Ces deux cas démontrent bien l’intérêt de ces tests même pour le généalogiste lambda (hors parents ou grands parents inconnus ou recherches compliquées à l’étranger j’entends) car en effet nous avons tous ce genre de configuration (parfois sans le savoir d’ailleurs !).
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moi aussi pff dégoutée ! j’accumule un tas de données de correspondances qui la plupart du temps viennent de l’étranger et goup gloup gloup je me noie, je suffoque et je referme la page en un clic
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Ici j’ai montré des recherches qui ont abouti, mais j’en ai aussi plein sur lesquels je me casse les dents…
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Bravo pour ces deux cas pratiques ! La lecture de ton billet m’a donné envie d’aller faire un tour sur mes correspondances… Je n’ai pas assez de temps pour faire moi-même l’arbre de ceux qui n’ont que 3 personnes (privées bien sûr) sur le leur 😉 Tes articles sur le sujet sont en tout cas bien intéressants.
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C’est clairement le plus frustrant : une belle correspondance, pas d’arbre ou presque, et pas de réponse aux mails… 😢
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Vraiment très intéressant ces résultats. Ça ouvre des perspectives pour les branches douteuses…
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Merci Marie ! Oui c’est un outil incroyable !
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Belle démonstration et fort juste conclusion : il faut une solide généalogie traditionnelle en amont.
Les suspects étaient les bons.
.
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Merci Fanny, oui j’avais eu le nez fin sur ce coup là. Je n’exclus pas qu’il y ait d’autres cas du même genre non encore identifiés dans mon arbre…
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Bravo pour ces deux belles démontrations !
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Merci Pascalina !
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Tu me donnes trop envie !
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Merci Estelle 😉
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encore un article interessant – merci
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Merci Carole !
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Article intéressant et donnant envie de se mettre à la généalogie génétique. Ca me rappelle un de mes cas de recherches, une dame qui a mis au monde une dizaine d’enfants de père inconnu mais qui se maria avec quelqu’un qui les reconnaîtra tous!
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Nous avons tous ce genre de cas d’application je crois ! Avec un peu de chance, les correspondances ADN arrivent à transformer des soupçons en certitude…
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