Mon challengeAZ 2020 a pour thème les actes de sépulture et leurs mentions insolites. Pour cette lettre N, je vous parle d’un Noyé, Jean Baptiste BAILLY.
L’acte de sépulture
Commençons par l’acte brut, que l’on retrouve dans les registres BMS de Pommeuse (77) en date du 15 mai 1763 :
« L’an mil sept cent soixante et trois le quinze mai a été inhumé au cimetière de cette paroisse par moi curé soussigné Jean Baptiste Bailly décedé douze du courant jour auquel il s’est noyé dans la riviere du Morin ou il a été trouvé au dessous de Courtalin et reconnu par la Justice de Farmoutier qui en a dressé proces verbal le quatorze du present mois comme il nous a été notifié par un écrit du sieur Denest? procureur fiscal dudit Farmoutier et signé de lui en datte de ce meme jour ; lequel defunt etoit agé de soixante et sept ans, vigneron audit Courtalin hameau de Pommeuse, en presence de Jean Baptiste Bailly son fils, de Martin Denis Laplace son gendre demeurant tous deux en cette paroisse lesquels ont signé avec nous. »
Le protagoniste : Jean Baptiste BAILLY, SOSA 3964
Jean Baptiste BAILLY a été marié en premières noces avec mon ancêtre Marguerite L’HEUREUX. A ma connaissance, ils ont eu six enfants : Jean Baptiste (1724), Marie Louise (1727), Jean Baptiste (1731-1731), Charlotte Louise (1733) et Jean Baptiste (1736-1764).
Marguerite décède quelque part entre 1736 et 1746, mais je n’ai pas trouvé la trace de sa sépulture dans les registres de Pommeuse. Le fait est que Jean Baptiste épouse en deuxièmes noces Nicole PIVERT, également veuve, le 26 avril 1746 à Pommeuse.
Retour sur les circonstances du décès
Jean Baptiste a environ 67 ans lorsqu’il meurt noyé dans le Grand Morin, qui coule à proximité du hameau de Courtalin où il vit.
Le Morin était-il alors en crue ? Ou le niveau était-il suffisamment bas pour que Jean Baptiste se risque à le traverser, à ses dépens ? Difficile d’avoir plus de détails sur ce déplorable accident.
Encore un bien triste décès… Peut-être a-t-il fait une mauvaise chute et il est tombé inanimé dans l’eau sans pouvoir se relever.
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Oui c’est possible… Et bien triste pour sa famille pour sûr !
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Je pense comme Sébastien, la mauvaise chute… Ou alors un suicide ?
J’ai un ancêtre qui également décédé comme ça, on l’a retrouvé dans le ruisseau avec un autre villageois, les 2 actes se suivent.
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Je ne crois pas trop au suicide, sinon le curé ne l’aurait pas inhumé ainsi…
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Les crues du Grand Morin sont importantes, mais en hiver. Là on est en mai , l’hypothèse de l’accident semble plus vraisemblable.
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Merci pour la précision ! Je vais rester sur cette hypothèse.
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Noyé semble-t-il. Je pense qu’on a écarté le suicide, sinon comment l’accepter « dans le cimetière de la paroisse » ?
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Je suis d’accord !
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Intéressant… Pour savoir s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide, il faut chercher le procès verbal. Sous l’Ancien régime, le suicide est considéré comme un crime (de lèse-majesté qui prive le roi d’un de ses sujets et donc de l’impôt) et sévèrement puni par la loi (châtiment sur le corps lui-même et dépouillement des biens de la famille qui se retrouve parfois sans rien). Les curés devaient signaler à l’administration toute suspicion de suicide, mais parfois, par compassion et pour atténuer la peine, ils invoquaient la « folie » ou laissaient planer le doute en laissant penser à un accident. À lire sur le sujet : http://theses.enc.sorbonne.fr/2013/mestre Merci pour vos articles que je lis chaque jour avec plaisir !
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C’est très intéressant !! Il faudrait en effet que je me procure le procès verbal. Je ne penche plutôt pas pour le suicide, mais sait-on jamais…
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Le Morin est traître et distribue des veuves et des orphelins comme d’autres distribuent du pain…
Mélanie – Murmures d’ancêtres
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Merci Mélanie ! Certains cours d’eau étaient particulièrement meurtriers…
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Les décès par noyades étaient très fréquents et jusque très tard dans l’histoire… Les cours d’eau étaient très utilisés, les rives pas stabilisées, il y avait parfois du courant… les gens ne savaient pas forcément nager… surtout habillés comme ils l’étaient à certaines époques.
Pour les suicides, il faut rechercher région par région, voir village par village quelles étaient les moyens les plus utilisés…
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J’avoue n’avoir jamais étudié les suicides dans les villages ancestraux… Quant au fait que les gens ne savaient pas nager, c’est certain, et c’est resté vrai jusqu’à assez récemment d’ailleurs !
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Amusant, hier, j’ai travaillé hier sur un Jean Baptiste Bailly et son fils Jean Baptiste Bailly… En Seine-et-Marne à la même époque. Mais c’était à Mareuil-lès-Meaux. A priori pas de lien, mais qui sait !
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Ah oui c’est marrant… Mais le nom comme le prénom sont assez communs donc les homonymes doivent en effet être assez nombreux !
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Je pense aussi pour l’accident. Le pauvre homme ne savait sans doute pas nager et le courant était peut être fort. Triste fin.
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C’est ce qui me semble le plus probable aussi. Un bête accident…
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