Mon challengeAZ 2020 a pour thème les actes de sépulture et leurs mentions insolites. Pour cette lettre G, je vous parle du mari de Marie Jacqueline DUBREUCQ, soldat aux Galiotes.
L’acte de sépulture
Commençons par l’acte brut, que l’on retrouve dans les registres BMS de Fresnes-sur-Escaut (59) en date du 13 juin 1758 :

« L’an de grace mil sept cent cinquante huit le treize de juin est decedee Marie Jacqueline Dubroeucq native de Condé âgée de septante cincq ans environ épouse de feu Pierre Garbois natif du faubourgt de Paris, paroisse de Ste Margueritte, laquel fut inhumez le jour suivant dans le cimetieres avec les céremonies ordinaire, sa fille presente laquel a fait sa marque »
Les protagonistes : Marie Jacqueline DUBREUCQ et Pierre GAR(DE)BOIS, SOSA 1070 & 1071
Marie Jacqueline DUBREUCQ est née le 22 avril 1684 à Condé-sur-l’Escaut (59). Le 5 novembre 1711, à l’âge de 27 ans, elle épouse Pierre GARBOIS (ou GARDEBOIS) à Condé, qui lui donnera neuf enfants : Christine Renelde (1712), Christophe Pierre (1713) Marie Anne (1715), Marie Barbe (1718-1787), Marie Anne (1720), Joseph (1722), Pierre Joseph (1724), Esther Joseph (1725) et Marie Louise (1727).
Pierre GARDEBOIS est boucher. Il décède le 11 février 1749 à Condé à l’âge de 75 ans environ. Marie Jacqueline DUBREUCQ, veuve, part s’installer chez sa fille Marie Barbe qui vit à Fresnes-sur-Escaut. C’est là qu’elle s’éteindra près de dix ans plus tard à l’âge de 74 ans.
Retour sur les circonstances du décès
Rien de bien spécial dans cet acte de sépulture me direz-vous, si ce n’est qu’après un veuvage d’une dizaine d’années, le curé juge encore nécessaire de préciser que feu son mari était un étranger originaire « du faubourgt de Paris, paroisse de Ste Margueritte » !
Petit retour en arrière donc… allons voir l’acte de décès de ce fameux parisien à Condé :

« L’an mil sept cent quarante neuf le onze fevrier a onze heure et demie du matin est decedé Pierre Garbois boucher agé de septante cinq ans et le lendemain a esté inhumé en présence des temoins »
Rien ne semble indiquer dans cet acte que Pierre fût un étranger… il faut dire que le curé de la ville de Condé-sur-l’Escaut devait être plus habitué que celui de Fresnes à voir des étrangers. Pour lui il n’y avait sans doute rien d’extraordinaire, contrairement à son confrère qui exerçait dans une commune rurale !
Continuons de remonter le temps jusqu’à l’acte de mariage de Pierre et Marie Jacqueline.

« Le 31 8bre 1711 en presence de Jacques Bourget, Pierre Neudin, et Thomas Cassiez, qui ont tous affirmé par serment la liberté du contractant, avec permission de Mr Puget commendant sont fiancés
Pierre Garbois
Marie Jacqueline Dubreucq
le premier ban publié le 1er 9bre
on a observé dispense de deux bans
Et sont épousés le 5 novembre 1711 en pnce de Pierre Neudin, Jacques Bourget soubsignés et autres témoins. »
Cet acte confirme que Pierre GARBOIS était en effet étranger à la paroisse : c’était un soldat qui avait reçu la permission de son commandant pour se marier. Ce sont les actes de baptême de leurs deux premiers enfants qui nous en apprennent plus :

« 18 Christine Renelde Garbois fille leg de Pierre, soldat de la compnie de Mr Martin le pere aux Galiottes et de Marie Jacqueline Dubreucq p Mr Christophre Biencourt capitaine aide major des Galliottes m Antoine Renelde Boulit »

« 24 Christophre Pierre Garbois fils leg de Pierre, soldat aux Galliottes, et de Jacqueline Dubreucq p Mr Christophre Biencourt capitaine aux Galliottes m Antoinette Renelde Boulit »
Ces deux actes contiennent des informations similaires. D’ailleurs les deux enfants reçoivent les mêmes parrains et marraines ! Il apparaît donc que Pierre GARBOIS était soldat aux Galiotes. Ce n’est que par la suite qu’il deviendra boucher.
Les galiotes à bombes étaient des navires de guerre destinés au bombardement des villes côtières. J’espère pouvoir un jour en apprendre plus sur la carrière militaire de Pierre en faisant des recherches complémentaires aux Archives Nationales ou au SHD…
En tout cas, sans l’acte de décès de Marie Jacqueline DUBREUCQ, il m’aurait été impossible de deviner l’origine géographique de son défunt mari, qui n’est mentionnée nulle part ailleurs !

Une information précieuse ! Est-ce que tu as pu retrouver sa trace dans cette paroisse St-Marguerite du faubourg de Paris ou ça fait partie des registres détruits ?
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Non malheureusement je reste coincée de ce côté là… Et le fait de ne pas avoir de nom pour ses parents ne m’aide pas pour aller fouiller dans les ressources complémentaires !
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Cela confirme que toute information est toujours bonne à prendre…
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Oh oui, chaque petit indice est susceptible de nous aider !
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Paroisse Sainte-Marguerite, le quartier d’une partie de mes ancêtres au 19e siècle.
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J’aimerais pouvoir y retrouver la famille de Pierre, mais avec aussi peu d’indices ce n’est pas gagné…
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Bravo Christelle, je les avais déjà croisés avec leurs enfants mais j’avais perdu la trace de Marie Jacqueline. Je descends de son frère aîné Jean Baptiste. J’ai plusieurs branches DUBREUCQ qui doivent se croiser mais je n’ai pas encore étudié Fresnes sérieusement 🙂
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Oh, encore un cousinage ! Décidément Condé est un petit monde.
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Incroyable de démêler tout cela à partir d’un si maigre indice…je ne suis même pas sure que ça m’aurait interpelée. Bravo !
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Merci ! Disons que dans la réalité des recherches, ça ne s’est pas forcément passé dans ce sens-là 😉 Mais l’acte de décès de Marie Jacqueline reste un acte clé pour déterminer l’origine de son mari.
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Une très heureuse initiative de ce curé ! En espérant qu’il existe des archives notariales à Paris pour continuer à remonter cette branche.
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Si seulement je connaissais le nom de ses parents… Malheureusement en l’état difficile d’aborder les recherches à Paris ☹️
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Peut-être qu’un jour les relevés permettront de faire le lien.
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un beau début d’enquête pour enrichir la connaissance de la vie de ses ancêtres !
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Merci ! J’espère pouvoir en découvrir davantage…
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